Pour plus de sécurité, fbls la Troisième République de Dreyfus à la Guerre est sur : https://www.fbls.net/3iemerepubliquec.htm
'Les français se sont déchirés entre eux sans voir que la guerre les attendait
pour les massacrer"
Frédéric Fabre docteur en droit
Cliquez
sur un bouton comme à droite ou un lien bleu pour accéder aux informations historiques gratuites
- L'AFFAIRE DREYFUS
- LA RÉPUBLIQUE ANTICLÉRICALE S'IMPOSE
- LA "BELLE EPOQUE" VA VERS LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE
- LES TÉMOIGNAGES DANS LA LITTÉRATURE, LA CHANSON ET LES FILMS
- LA LETTRE D'EMILE ZOLA "J'ACCUSE" PARUE DANS L'AURORE DU 13 JANVIER 1898
- LES LIENS EXTERNES
Nous pouvons analyser GRATUITEMENT et SANS AUCUN ENGAGEMENT vos griefs pour savoir s'ils sont susceptibles d'être recevables devant le parlement européen, la CEDH, le Haut Commissariat aux droits de l'homme, ou un autre organisme de règlement international de l'ONU. Contactez nous à fabre@fbls.net
Si vos griefs semblent recevables, pour augmenter réellement et concrètement vos chances, vous pouvez nous demander de vous assister pour rédiger votre requête, votre pétition ou votre communication individuelle.
à Sandra
1894
Septembre: Affaire Dreyfus: le "bordereau"
est découvert à l'ambassade d'Allemagne. Madame Bastian, une femme de ménage qui ne savait ni
lire ni écrire vide les poubelles et les rapporte aux services français des
statistiques
chargés aussi du renseignement et de l'espionnage. Le "Bordereau" est une lettre-missive, partiellement déchirée en six grands morceaux, écrite sur du
papier pelure, non signée et non datée. Elle est adressée à l'attaché
militaire allemand en poste à l’ambassade d’Allemagne, Max von Schwarzkoppen.
Elle établit que des documents militaires confidentiels, mais d'importance
relative, étaient sur le point d'être transmis à une puissance étrangère.13 octobre: Dreyfus est convoqué en civil à l'État major pour lui faire faire des écritures. Le commandant du Paty de Clam, homme original qui se pique d’expertise graphologique compare les écritures de Dreyfus avec le bordereau. Il conclut d’emblée à l'identité des deux écritures. Après une journée de travail complémentaire, il assure dans un rapport que, malgré quelques dissemblances, les ressemblances sont suffisantes pour justifier une enquête. Dreyfus est donc «l'auteur probable» du bordereau pour l'État-major.
15 octobre: Du Paty de Clam tente de suggérer le suicide à Dreyfus, en plaçant un revolver devant lui, mais l'accusé refuse d'attenter à ses jours, affirmant qu'il « veut vivre afin d'établir son innocence ». L'espoir des militaires est déçu. le général Mercier fait arrêter le capitaine et l'inculpe d'intelligence avec l'ennemi afin qu'il soit traduit devant un Conseil de guerre. Dreyfus est incarcéré à la prison du cherche midi.
3 décembre: Joseph Reinach a été un proche de Gambetta dont il a été le chef de cabinet. Il est élu député de Digne en 1889. Au moment de l'arrestation d'Alfred Dreyfus, Joseph Reinach a l'intuition de son innocence. Il fait une démarche auprès du président de la République, Casimir-Perier, afin que le capitaine Dreyfus ne soit pas jugé à huis clos. Il fait campagne dans "Le Siècle" d'Yves Guyot, et ses articles susciteront pendant toute l'affaire, des réactions violentes dans la presse nationaliste et antidreyfusarde.
12 décembre: Les troupes françaises occupe Tamatave
à Madagascar.
Le capitaine d'Attel a été trouvé mort le 1er octobre
1895 sans rien dire. Il ne reste que la parole du capitaine Lebrun Renault.
Personne d'autre n'était dans le fourgon et personne ne peut savoir ce qu'a
réellement déclaré Dreyfus. L'aveu qui n'est pas un aveu, d'un prisonnier qui
craint pour sa famille alors qu'il part pour le bagne, ne peut avoir aucune
valeur de preuve. Pourtant, les antidreyfusards, face à un dossier
d'accusation vide, se tiendront sur les prétendus aveux alors qu'au pire,
selon le capitaine Lebrun Renault, il aurait agi sur ordre dans une mission d'espionnage.Du fait de la nature de l'affaire touchant à la sécurité nationale, le prisonnier est mis au secret dans une cellule en attendant son transfert.
14 janvier: Les troupes françaises occupe Manjunga à Madagascar. Le ministère Dupuy tombe sur les lois scélérates.
26 janvier: Ribot forme son troisième ministère.
21 février: Dreyfus part pour l'île du
Diable sur le vaisseau Ville-de-Saint-Nazaire.12 mars: Après une traversée pénible de quinze jours, le navire mouille au large des îles du Salut. Dreyfus reste un mois au bagne de l'île Royale avant son transfèrement à l'île du Diable.
14 avril: Dreyfus est débarqué à l'île du Diable. Avec ses gardiens, il est le seul habitant de l'île, logeant dans une case de pierre de quatre mètres sur quatre. Hanté par le risque de l'évasion, le commandant du bagne fait vivre un enfer au condamné alors que les conditions de vie sont déjà très pénibles. Dreyfus tombe malade, secoué par les fièvres qui s'aggraveront d'année en année.
30 septembre: Tananarive est prise. La reine Ranavalo
capitule et accepte le protectorat français sur Madagascar.1896
5 janvier: L'Accord franco-britannique sur le Siam est signé.
23 avril: Le ministère Bourgeois chute.1er novembre: Le commandant Henry est antisémite et membre du bureau des statistiques. Il fabrique un faux, le «faux Henry». En conservant l'entête et la signature d'une lettre quelconque de Panizzardi attachée militaire italien à Paris, il rédige lui-même le texte central censé être envoyé au colonel von Schwartzkoppen:
« J'ai lu qu'un député va interpeller sur Dreyfus. Si on demande à
Rome nouvelles explications, je dirai que jamais j'avais des relations
avec ce Juif. C'est entendu. Si on vous demande, dites comme ça. Car
il ne faut pas que on sache jamais personne ce qui est arrivé avec
lui. » signé Alexandrine le nom de code de Panizzardi.
6 novembre: Le dreyfusard Bernard Lazare publie à Bruxelles «Une erreur judiciaire, la vérité sur l'affaire Dreyfus».
Janvier: Picquart est envoyé en Tunisie. Une enquête administrative débute contre lui. Le commandant Henry, mène de son propre chef, une opération d'intoxication afin de compromettre le lieutenant colonel Piquart. Il se livre à diverses malversations dont la fabrication d'une lettre le désignant comme l’instrument du «syndicat juif» voulant faire évader Dreyfus, le truquage du «petit bleu» pour faire croire que Picquart a effacé le nom du réel destinataire et la rédaction d'un courrier nommant Dreyfus en toutes lettres.
28 Février: Gallieni abolit la monarchie à Madagascar.
Mars: La mission Marchand part vers Fachoda sur la demande du ministre des affaires étrangères Hanotaux.
Août: Félix Faure voyage officiellement en Russie. Le ministre des affaires étrangères Hanotaux l'accompagne.
10 octobre: Méline fait un discours d'apaisement à l'égard des catholiques à Remiremont.
14 octobre: Clément Ader fait son
premier vol à Satory.
30 octobre: Le vice-président du Sénat, Scheurer-Kestner révèle au ministre de la Guerre ses convictions sur l'innocence de Dreyfus. Zola publie un article en sa faveur dans le Figaro.
15 novembre: Mathieu Dreyfus, le frère du capitaine porte plainte auprès du ministère de la Guerre contre Esterházy. La polémique étant publique, l'armée n'a plus d'autre choix que d'ouvrir une enquête.
7 décembre: Scheurer-Kestner interpelle le Gouvernement au Sénat en faveur de Dreyfus mais son intervention échoue. Méline lui répond "Il n'y a pas d'affaire Dreyfus. Il n'y a pas en ce moment et il ne peut pas y avoir d'affaire Dreyfus".
Décembre: Une nouvelle enquête aboutit à un non lieu en faveur d'Esterhazy.
Le Congrès démocrate chrétien est réuni à Lyon.
189810 janvier: Esterházy demande lui-même à passer en jugement. Il se constitue prisonnier à la veille du procès devant le Conseil de Guerre qui jugera à huis clos. Les constitutions de parties civiles demandées par Mathieu et Lucie Dreyfus leur sont refusées. Les trois experts en écritures ne reconnaissent pas l'écriture d'Esterházy dans le bordereau et concluent à la contrefaçon. L'accusé est applaudi. Les témoins à charge sont hués et conspués. Pellieux intervient pour défendre l'État-major sans qualité légale. Le véritable accusé est le colonel Picquart, sali par tous les protagonistes militaires de l'Affaire. Esterházy, est acquitté à l'unanimité dès le lendemain, après trois minutes de délibéré. Sous les vivats, il a du mal à se frayer un chemin vers la sortie où l'attendent 1 500 personnes. Par erreur, un innocent a été condamné, mais par ordre, le coupable est acquitté. Pour beaucoup de républicains modérés, c'est une atteinte insupportable aux valeurs fondamentales qu'ils défendent. L'acquittement d'Esterházy amène donc un changement de la stratégie dreyfusarde. Au libéralisme respectueux de Scheurer-Kestner, succède une action plus combative et contestataire. En réaction à l'acquittement, d'importantes et violentes émeutes antidreyfusardes et antisémites ont lieu dans toute la France.
11 janvier: Le vice-président du Sénat, Scheurer-Kestner perd sa vice présidence du Sénat.
13 janvier: "J'accuse" de Zola est publié par Clémenceau dans l'Aurore qui passe de 60 000 exemplaires à 300 000 exemplaires.
18 au 25 janvier: Suite à l'article de Zola, des manifestations antisémites se déroulent dans toutes les grandes villes de France: des devantures de magasins juifs sont détruites, des synagogues assiégées et des individus molestées. En Algérie, une chasse aux juifs est lancée. Max Régis propose «d'arroser de sang juif, l'arbre de la liberté».
7 février: Le procès de Zola débute aux assises. La diffamation envers une autorité publique est alors passible des Assises, alors que l'injure publique proférée par la presse nationaliste et antisémite n'amène que très peu de poursuites, et surtout quasiment aucune condamnation. Le ministre ne retient que trois passages de l'article, soit dix-huit lignes sur plusieurs centaines. Il est reproché à Zola d'avoir écrit que le Conseil de guerre avait commis une « illégalité [...] par ordre ». Le procès s’ouvre dans une ambiance de grande violence: Zola fait l'objet de violentes attaques, tout comme d'importants soutiens et félicitations. L'avocat de Zola, Fernand Labori est aidé pour préparer les questions techniques du procès par Léon Blum.
23 février: Fernand Labori fait citer environ deux cents témoins. La
réalité de l'Affaire Dreyfus, inconnue du grand public, est diffusée
dans la presse. Plusieurs journaux publient les notes sténographiques in extenso des débats au jour le jour, ce
qui édifie la population. Celles-ci constituent pour les dreyfusards
un outil primordial pour les débats postérieurs. Cependant, les
nationalistes, derrière Henri Rochefort, sont alors les plus visibles et organisent des
émeutes, forçant le préfet de police à intervenir afin de protéger les sorties de Zola à chaque audience.
Ce procès est aussi le lieu d'une véritable bataille juridique,
dans laquelle les droits de la défense sont sans cesse bafoués.
De nombreux observateurs prennent conscience de la collusion entre
le monde politique et les militaires. À l'évidence, la Cour a reçu
des instructions pour que la substance même de l'erreur judiciaire
ne soit pas évoquée. Le président Delegorgue prétextant
l'allongement de durée des audiences, jongle sans cesse avec le
droit pour que le procès ne traite que de la diffamation reprochée à Zola. Sa phrase «la question ne sera pas posée», répétée des dizaines de fois, devient célèbre. Zola est condamné à 3000 francs et un an de prison. Avec les frais, la dette s’élève à 7 500 francs
payés par Octave Mirbeau.
24 février: Le lieutenant-colonel Picquart est réformé «pour faute grave dans le service». Dans L'Aurore du 27 février 1898 Clemenceau écrit: «Picquart est chassé de l'armée pour avoir voulu la justice.»
26 février: Un Duel oppose le chef du nationalisme antisémite rédacteur en chef de "La libre parole" Drumont au rédacteur en chef de l'Aurore, Clemenceau qui gagne. Tous les français ont une position dreyfusarde ou antidreyfusarde. Ce gouffre sépare les familles françaises et chaque parti politique aussi bien les partis de droite que les partis de gauche. La cause réelle de cette séparation n'est pas seulement l'amour ou le rejet d'une armée qui s'est ridiculisée en 1870 mais aussi et surtout l'antisémitisme. Les nationalistes antisémites pensaient que les juifs soutenaient les allemands car certains d'entre eux dirigeaient des banques à Frankfort. Ce raisonnement est étonnant vu le comportement des autorités allemandes contre leurs ressortissants juifs. Caran d'Ache un caricaturiste nationaliste dessine un dîner de famille qui commence bien avec cette maxime "Surtout ! ne parlons pas de l'affaire Dreyfus !" Puis le dîner se transforme en pugilat avec cette constatation: "....Ils en ont parlé....".
2 avril: L'arrêt condamnant Zola est cassé pour vice de forme. La plainte aurait du être portée par le conseil de guerre et non par le ministre. Comme Zola ne peut pas être rejugé pour les mêmes faits en application du principe Non Bis in Idem soit pas deux fois pour la même chose, Les juges du Conseil de guerre, mis en cause par Zola, portent plainte pour diffamation. L’affaire est déférée devant les assises de Seine-et-Oise à Versailles où le public passe pour être plus favorable à l’Armée et plus nationaliste.
8-22 mai: Les
Élections législatives donnent une large victoire à la Gauche
avec 489 sièges, surtout à la gauche modérée qui obtient à elle
seule 308 sièges, contre 96 sièges à la Droite républicaine ou
monarchiste.
Jaurès perd les élections à Carmaux. Les socialistes comme Jules
Guesde lui reproche son combat pour Dreyfus qui risque d'anéantir le
socialisme en France alors que la vraie cause est la réhabilitation
de la commune. Si Jules Guesde pense que Dreyfus est innocent,
il considère que les socialistes n'ont pas à se mêler d'un combat
qui ne regarde que deux fractions de la bourgeoisie.
L'essentiel est de gagner les élections ou de faire revenir les
masses populaires au pouvoir.
28 juin: Brisson forme son Ministère.
13 août: Suite aux articles de Jean
Jaurès appelés "Les preuves" qui démontrent que la "nouvelle pièce"
ne peut être qu'un faux de plus, Cavaignac demande à son cabinet de
vérifier les documents. Le capitaine Cuignet, attaché
au cabinet de Cavaignac, qui travaille à la lumière d'une lampe,
observe que la couleur du léger quadrillage du papier de l'entête et
du bas de page ne correspondent pas avec la partie centrale.
Cavaignac tente encore de trouver des raisons logiques à la
culpabilité et la condamnation de Dreyfus mais ne tait pas sa
découverte du "faux Henry". Un conseil d'enquête est formé pour
enquêter sur Esterházy, devant lequel celui-ci panique et avoue ses
rapports secrets avec le commandant du Paty de Clam. La collusion
entre l'État-major et le traître est révélée.7 septembre: Esterhazy fuit en Angleterre pour ne pas être arrêté. Il y restera jusqu'à sa mort en 1923 sans être jugé. Il sera d'abord le correspondant du journal La libre Parole de Drumont puis en 1908 il s'installe définitivement dans l'est de l'Angleterre à Harpenden et dissimule son identité sous le nom du comte Jean de Voilemont. Il sera correspondant du journal L'Éclair de 1911 à 1917.
Delcassé
sait que la guerre avec l'Allemagne ne peut être évitée que si la
France a des alliés forts comme l'Angleterre et que la recherche
d'une alliance avec l'Allemagne ne peut aboutir qu'à ce que
l'Allemagne envahisse le territoire national. De retour en France,
Marchand sera fêté et applaudi mais il ne veut pas devenir un
nouveau Boulanger. Il reste dans le rang sans prêter attention aux
manifestations de sympathie qu'il suscite.10 février: La loi de "dessaisissement" de la Chambre criminelle au profit de l'Assemblée plénière est votée pour examiner la révision de la condamnation de Dreyfus. Le Président de la chambre civile Quesnay de Beaurepaire avait accusé ses collègues de la chambre plénière d'être dreyfusards et avaient démissionné pour devenir le héros des nationalistes. Face à ce nouvel incident, seule l'assemblée plénière pouvait trancher.
16 février: Félix Faure meurt à l'Élysée dans les bras de sa maîtresse, Madame Steinheil, la femme d'un peintre. Sa mort apparaît suspecte pour les nationalistes car attentionné auprès de l'armée et bon cavalier, il est antidreyfusard.
|
Le médecin arrive
à L'Élysée et interroge un garde républicain: Les talents buccaux de Madame Steinheil ont provoqué la
crise cardiaque du président: "Il voulait être César, il ne
fut que Pompée !" |
18 février: Émile Loubet est élu à la présidence de la République. Il est coopté par défaut par les radicaux et les socialistes contre Méline. Loubet est un ancien de Panama réfugié au Sénat et dreyfusard. Les nationalistes l'appellent "l'élu des juifs".
23 février: Lors des Obsèques
nationale de Félix Faure, avec Guérin et le royaliste
Buffet, Déroulède fait une romantique tentative
de coup d'État. Il prend par la bride le cheval du général Roget
et tente de l'emmener vers l'Élysée. Le général s'y refuse et le
fait arrêter. Déroulède est condamné à 10 ans de bannissement. Barrès prend sa défense tout en
le déclarant seul responsable pour se disculper. Millerand, alors
ministre du commerce intervient pour que Maurice Barrès ne soit
pas inquiété. Trois mois plus tard, Déroulède est relâché et banni
en Espagne jusque 1905, année où il bénéficiera d'une amnistie. A
cause de ce coup d'état, seront aussi bannis l'ancien président du
conseil André Buffet et le comte Eugène de Lur Salurces alors
propriétaire du château Yquem dans le Bordelais. Les deux
royalistes s'exilèrent
à Bruxelles. Maurras les interrogea tous deux pour
publier "enquête sur la monarchie". Leurs entretiens leur donna
l'auréole de maître à penser du royalisme et de l'Action
Française. 21 mars: La Convention franco-anglaise de Londres sur le Soudan égyptien fait renoncer les français au Nil.
30 juin:
Dreyfus arrive en France pour se défendre lors de son second procès.18 juillet: Esterhazy publie des aveux dans le journal "Le Matin" contre rémunération. Il déclare avoir rédigé le bordereau à la demande de Jean Sandherr (photo à droite) directeur du contre-espionnage militaire français, pour confondre le généralissime Félix Gustave Saussier, qui aurait été la source des informations transmises.
C'est également la thèse de l'historien militaire français Jean Doise qui soutient qu'Esterházy était en fait un agent double utilisé par les services français pour « intoxiquer » les Allemands afin de détourner leur attention au moment précis de la création ultra-secrète du futur canon 75 Modèle 1897. Mais par une enquête implacable, Jean Denis Bredin montre que la réalité est plus prosaïque et qu'Esterházy a tout simplement trahi pour l'argent alors qu'il était criblé de dettes.
Dreyfus est reconnu coupable de trahison par 5 voix contre 2 mais «avec circonstances atténuantes», condamné à dix ans de réclusion et à une nouvelle dégradation. Contrairement aux apparences, ce verdict est au bord de l'acquittement à une voix près. Le code de justice militaire prévoyait en effet le principe de minorité de faveur à trois voix contre quatre.
Ce verdict
a les apparences d'un aveu coupable des membres du Conseil de
guerre. Ils semblent ne pas vouloir renier la décision de 1894,
et savent bien que le dossier ne repose sur aucune pièce
d'accusation. Cette décision
semble aussi un verdict habile,
car les juges, tout en ménageant leurs pairs ainsi que les
modérés angoissés par les risques de guerre civile,
reconnaissent implicitement l'innocence de Dreyfus. Comment
trahir avec des circonstances atténuantes?
Le lendemain du verdict, Alfred Dreyfus, après avoir beaucoup hésité, dépose un pourvoi en révision. Waldeck-Rousseau, dans une position difficile, aborde pour la première fois la grâce possible avec la nouvelle décision du Conseil de Guerre. Pour Dreyfus, c'est accepter la culpabilité. Mais à bout de force, éloigné des siens depuis trop longtemps, il accepte.
13 août - 21 septembre: À Paris, Jules Guérin et plusieurs de ses amis de la Ligue antisémite sont assiégés par la police pendant 38 jours dans l'immeuble du 51 de la rue Chabrol. Le "fort Chabrol" est le siège du "Grand Occident de France" adversaire du "Grand Orient de France" maçonnique. Le préfet Lépine quitte le Conseil d'Etat pour reprendre du service par sympathie pour Waldeck Rousseau. Il dirige le siège policier et laisse pourrir la situation après avoir coupé le ravitaillement, l'eau et le téléphone. Cette aventure antidreyfusarde n'a aucune issue possible. Les antisémites de la ligue de Guérin finissent par se rendre par manque de vivres. Le siège policier fait diversion lors du second procès de Dreyfus. Les ligueurs restent libres à l'exception de Guérin qui sera condamné par la Haute Cour de Justice à dix ans de prison en janvier 1900. Le 14 juillet 1901, sa peine est commuée en bannissement. Il se réfugiera en Belgique. Sa condamnation signe la fin du "Grand Occident de France" et de la ligue antisémite.
Septembre: Le bureau du contre espionnage disparaît au profit de la Sûreté Générale.
19 septembre: Le Président Loubet gracie Dreyfus sur proposition de Waldeck-Rousseau. Auguste Scheurer- Kestner meurt le même jour.
21 septembre: Dreyfus est libéré et peut retrouver sa famille. Son frère Mathieu Dreyfus, le commandant Picquart et Clemenceau lui reprochent de ne pas avoir continué la procédure. Il devait être acquitté. Un goût de "non fini" passe mal. L'affaire n'est pas seulement judiciaire. Elle est aussi politique. Quand Clemenceau arrivera au pouvoir, il la relancera pour obtenir la réhabilitation définitive.

3 - 8 décembre: Le Premier congrès général réunit 1452 organisations socialistes pour poser la question de la participation au Gouvernement. Jules Guesdes qui est contre la participation au Gouvernement s'oppose à Jean Jaurès qui y est favorable.
27 décembre: La loi d'amnistie pour tous les faits relatifs à l'affaire Dreyfus, est votée. Zola en bénéficie.
LA RÉPUBLIQUE ANTICLÉRICALE S'IMPOSE
Janvier: La
Dissolution de la congrégation des assomptionnistes, est
édictée.
1er avril: La réforme de la police prévoit que les policiers pourront porter un revolver.
14 avril: Le Président de la République Loubet inaugure l'Exposition universelle sur les Champs Élysées aux petits et grands palais et sur l'esplanades des invalides au pied de la Tour Eiffel. Le cinématographe de Louis Lumière est présenté. 83000 exposants recevront 50 millions de visiteurs.
6 mai: Les élections
municipales enregistrent le recul des nationalistes aux
municipales. Pierre Waldeck Rousseau a réussi à maintenir
l’alliance des socialistes, des radicaux et des modérés et
gagne les élections.
1er décembre: L'ouverture du barreau aux femmes
est votée.Pour lutter contre la crise qui touche les petits fabricants parisiens de jouets et de quincaillerie, le préfet de police Louis Lépine crée un Concours-Exposition qui deviendra plus tard le Concours Lépine.
24 mars: La France recense 38 962 000 habitants.
26-28 mai: Le congrès du parti socialiste est réuni à Lyon constate la rupture définitive entre Jaurès et Jules Guesde.
21-23 juin: Le congrès de fondation du parti républicain radical réunit le parti radical, le parti radical-socialiste et le parti républicain pour devenir le premier parti de France.
30 juin: L’Union
socialiste-révolutionnaire est créé à partir du parti ouvrier français de Jules
Guesdes, du parti socialiste-révolutionnaire d'Edouard Vaillant et de l'Alliance
communiste pour combattre le ministérialisme prôné par les socialistes
réformistes.
1er juillet: La loi sur les associations est votée pour prévoir la liberté complète des associations loi 1901. C'est le premier acte de la séparation de l'Église et de L'État. Les congrégations religieuses doivent quant à elles avoir une autorisation.
20 juillet: Protocole franco-marocain sur la police des frontières est signé.
7 septembre: Le Protocole international sur la Chine, prévoit que les puissances étrangères peuvent installer des bases militaires à Pékin, à Tien-Tsin et dans une partie de la côte est.
Septembre: Les souverains russes sont en visite officiel en France.
23 octobre: L'Alliance républicaine démocratique est fondée autours de l'ingénieur Adolphe Carnot, le frère du président Sadi Carnot. Cette formation de centre droit regroupe les anciens réseaux politiques autour de Jules Ferry, Léon Gambetta ou Léon Say.
1902
5 février:
L'heure de travail est fixée à 9 heures pour les mineurs.
27 juin:
Le décret Combes fait fermé plus de 2500 écoles confessionnelles en France. La loi réduit à 10 heures 30, la journée de travail pour les hommes.29 septembre: A Paris, Émile Zola meurt asphyxié du fait d'un conduit de cheminée bouchée. Sa femme Alexandrine en réchappe de peu. Victime des ligues antisémites qui enfumaient les dreyfusards pour les faire sortir de leur "terrier" comme des renards. Profitant des travaux sur un toit voisin, comme il s'en est lui-même accusé quelques semaines avant de mourir en 1928, Henri Buronfosse a bouché le conduit de cheminée des Zola. Une enquête réalisée par des policiers anti-dreyfusards, n’aboutit à aucune conclusion.


Carte postale appelée "entier postal" type Moucheron. Le timbre imprimé sur la Carte, est dessiné et gravé par Louis Eugène Moucheron (1843 -1914). le timbre qui porte son nom, représente les Droits de l'Homme. Il s'agit d'un 10 centimes dit type 2 plus orangé que le type 1. Les premières cartes postales avec photo apparaissent dans les années 1880.
Cette carte postale est blanche au verso. Elle est destinée à la correspondance. Sur celle-ci, il s'agit d'une rectification de facture de la part d'une usine de tissus "Collangette et Jame" située à Tarare dans le Rhône, adressée à son fournisseur. Il lui est indiqué qu'il peut réclamer les sommes corrigées à la banque Crédit Lyonnais de Tarare.
Cette carte postale est partie de Tarare le 3 octobre 1902 à 19 heures pour arriver le 5 octobre 1902 à La Longine, jour des obsèques d'Emile Zola. La Longine est un village d'environ 650 habitants, ayant pour activité principal, le tissage de tissus. Le cachet à date est entouré de pointillés destiné aux villages ruraux, alors que le cachet à date de Tarare qui avait environ 12 500 habitants, est un cachet de ville.
5 octobre: Tandis que ses ennemis se réjouissent de ce "fait divers naturaliste", une foule immense où les mineurs du Nord scandent "Germinal", suit le cercueil de l'écrivain vers le cimetière Montmartre. Anatole France qui a exigé que Dreyfus soit présent aux obsèques, alors que le Préfet de police souhaitait son absence "pour éviter les troubles", lit son oraison funèbre devant la tombe de son ami: "Envions-le, sa destinée et son cœur lui firent le sort le plus grand: il fut un moment de la conscience humaine."
1903
Mai: Le ministre des affaires étrangères Delcassé organise la visite officielle du roi d'Angleterre Édouard VII à Paris.
17 mai: Les socialistes s'affrontent contre les catholiques à Paris. Le préfet de police Lépine envoie la troupe pour séparer les manifestants.
1er-19 juillet: Premier tour de France cycliste: au terme d'une course de 2428 km, Maurice Garin remporte la course.

11 juillet: La loi sur l'hygiène dans les ateliers est votée.
6-9 juillet: Le Président de la République Émile Loubet se rend en visite officielle à Londres avec son ministre des affaires étrangères Delcassé qui veut finaliser l'entente cordiale contre l'Allemagne.
Octobre: Le roi d'Italie Victor-Emmanuel III vient en visite officielle à Paris.
1904
Mars: La loi obligeant
les écoles privées à fermer dans un délai de 10 ans, est votée.
8 avril: L'Entente cordiale avec la Grande-Bretagne est signée sous l'égide du ministre des affaires étrangères Delcassé. Les français gardent le Maroc et les Anglais l'Égypte.
18 avril: Le premier numéro de l'Humanité de Jean Jaurès parait.
23 avril: Lors de la visite du Président de la République Émile Loubet à Rome, le Vatican proteste en raison de la politique anticléricale du gouvernement français et refuse de le recevoir.
21 mai: L'ambassadeur de France au Vatican est rappelé sans être remplacé.
28 octobre: Le journal Le
Figaro révèle l'affaire des fiches. Le ministre de la guerre
Louis- Joseph André établit des fiches sur les officiers
ayant des pratiques religieuses et les fait étudier par les
Francs-Maçons du Grand Orient de France. Dans la pratique,
la direction du C.O. (le Conseil de l'Ordre) fait passer une
circulaire aux vénérables maîtres (présidents) de chaque
loge de cette obédience pour leur demander de rassembler à
leur niveau le plus d'informations possibles sur les
officiers des garnisons de leurs villes ou départements. Si
de nombreux vénérables (généralement ceux des loges
bourgeoises modérées qui désapprouvent les excès du
combisme) ne donnent pas suite, ne voulant se compromettre
dans une opération de "basse politique", d'autres, surtout
ceux des ateliers les plus extrémistes (radicaux ou
socialistes), se lancent avec enthousiasme dans l'opération
par haine du clergé, de la religion ou même de l'armée.
4 novembre: Le député
nationaliste Gabriel Syveton qui avait giflé le ministre de
la guerre en pleine séance de la chambre est mystérieusement retrouvé mort alors qu'il
devait passer le lendemain devant le tribunal correctionnel.
La ligue de la patrie française créée en 1898 ne survit pas
Syveton. Elle est dissoute. Jules Lemaître rejoindra
l'Action Française.
23-26 avril: La Fondation du parti socialiste unifié (S.F.I.O.)
réunit les partis socialistes sous l'égide de Jean Jaurès.Article 1er: « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes [...] ». Le premier article crée un large consensus. Le texte ne laisse que peu de marge pour son application, par les mots « assure » et « garantit ».
Article 2: « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte [...] »
6 janvier - 7 avril: La Conférence
Internationale d'Algésiras, est réunie pour déterminer
l'avenir du Maroc. Elle confirme l'indépendance du Maroc.
Elle rappelle le droit d'accès de toutes les entreprises
occidentales à son marché. Toutefois, elle consacre
l’influence de la France et de l'Espagne sur une partie du
territoire marocain. Les deux États se voient confier la
police des ports marocains et un Français est chargé de
présider la Banque d'État du Maroc.14 mars: Suite à la mort de Gery Ghysel causé par l'inventaire de l'église de Boeschepe dans les Flandres le 6 mars, Sarrien forme son ministère. Il sera appelé par les nationalistes "le ministère ça rien". André Régis blessé le 3 mars en Haute Loire pour défendre une église décèdera trois semaines plus tard.

6-20 mai:
Les élections législatives voient une nouvelle victoire du
Bloc de Gauche avec 411 sièges contre 174 sièges pour la
Droite.12 juillet: L'Assemblée plénière de la Cour de Cassation prononce «l'arrêt de réhabilitation du capitaine Dreyfus». Les antidreyfusards crient à la réhabilitation à la sauvette et à la violation de l'article 445 du Code de l'Instruction Criminelle puisque la Cour de cassation juge du droit et non du fait ne renvoie pas au Conseil de Guerre. Ils pensent constater que la Cour de cassation a violé sa propre jurisprudence dans un but non judiciaire mais politique. Mais ce qui est annulé est non seulement l'arrêt de Rennes, mais toute la chaîne des actes antérieurs, à commencer par l'ordre de mise en jugement donné par le général Saussier en 1894. La Cour constate que Dreyfus ne doit pas être renvoyé devant un Conseil de guerre pour la simple raison qu'il n'aurait jamais dû y passer, devant l'absence totale de charges.
«Attendu, en dernière analyse, que de
l'accusation portée contre Dreyfus, rien ne reste debout ; et que l'annulation du jugement du Conseil de guerre ne
laisse rien subsister qui puisse à sa charge être qualifié crime ou délit ;
Attendu dès lors, que par application du paragraphe final de l'article 445 aucun renvoi ne doit être prononcé.».
Lisez ici la totalité de l'arrêt Dreyfus au format PDF
Par conséquent, en annulant l'acte de mise en accusation, il n'y avait pas lieu de renvoyer Dreyfus devant une juridiction de jugement et la Cour de Cassation pouvait clore définitivement le débat pour tourner la page définitivement.
Décembre: Les chemins de fer de l'Ouest sont rachetés par l'État.
La fin du XIX e siècle et la première partie du XX e siècle ont été appelées "la belle époque" pour désigner une période ou la douceur de vivre était fondée sur les progrès de la science, qui annonçaient un avenir prometteur. Si la bourgeoisie a profité de cette période, ce ne fut pas le cas pour tout le monde, notamment dans les usines ou les mines de charbon !
L'association
des maires de France est créée.4 mars: L'union Nationale des Étudiants de France (UNEF) est fondée à Lille.
12 mars: L'explosion du cuirassé Iéna dans le port de Toulon met le feu à tout l'arsenal et provoque 118 morts dont sept officiers ainsi que 37 blessés dont l’amiral Henri-Louis Manceron.
17 mars: L’état d’urgence est proclamé en Roumanie.
25 mars: le gouvernement conservateur roumain démissionne et le lendemain le libéral Dimitrie Sturdza prend en main la répression avec le général Alexandru Averescu au ministère de la guerre. L’artillerie est utilisée contre les villages terrorisés par des expéditions punitives. La jacquerie est terminée à la mi-avril, après 12 000 morts.
Le gouvernement roumain est contraint de voter quelques réformes : loi sur les contrats agricoles, loi dite de la « maison rurale » facilitant l’accès à la propriété des paysans pauvres.
Cette carte postée de Roumanie le 23 avril 1907 est arrivée à AArou en Suisse, le 26 avril 1907.


9 juin: La crise viticole est grave. Le midi rouge est en révolte. La troupe a tiré sur la foule lors des manifestations viticoles à Narbonne du 5 mai. Les viticulteurs protestent à Montpellier. Ils sont menées par Marcelin Albert et les viticulteurs minervois qui fondent le "Comité d'Argeliers".
21 juin: Mutinerie du 17e de ligne cantonné à Agde: les soldats pillent une poudrière et marchent sur Béziers pour fraterniser avec les viticulteurs en colère.
23 juin:
Clemenceau rencontre Marcelin Albert
alors pourchassé par la police et qui se voit refuser
l'entrée à la chambre des députés. Clemenceau le persuade de retourner
calmer la rébellion et lui donne un billet de cent francs, qui sera d'ailleurs
remboursé, destiné à payer le retour en train. Mais aussitôt Marcelin Albert
parti, Clemenceau raconte son histoire à sa façon aux
journalistes, insiste sur ce billet, et discrédite
adroitement Marcellin Albert, entraînant la colère de ses
anciens amis. Le "rédempteur" devient le "vendu" et manque
de se faire lyncher. Albert part en Algérie, discrédité et
détesté, les vignerons d'Algérie se cotisent pour lui. Il
meurt quand même dans la misère.
3 août: Casablanca
est occupé par un corps
expéditionnaire français.Janvier-mars: Le général d'Amade occupe la Chaouïa au Maroc malgré les protestations de l'Allemagne.
21 mars: Le n°1 du journal d'extrême droite L'Action Française est publié. Il est tout se suite tiré à 30 000 exemplaires. Trois génies en feront sa réputation: Charles Maurras, Léon Daudet, le fils d'Alphonse Daudet et l'historien Jacques Bainville. Le critique Jules Lemaître les rejoint. Des jeunes gens parmi lesquels les frères Réal del Sarte et les frères Lefèvre vendent le journal à la criée le dimanche à la sortie des Églises.
Par dérision,
ils sont appelés "Les Camelots du Roi" puisqu'ils proposent leur marchandise aux passants. Les jeunes
militants d'Action Française relèvent le défi et adoptent
cette appellation.
1er août:
En réaction, Clemenceau fait arrêter les dirigeants de la
C.G.T.1909